The Incident, Alexandre Courtès
Synopsis
1989, cantine d'une institution pénitentiaire pour psychotiques criminels dangereux. Les membres d'un groupe de rock financent les frais de leur activité en y bossant comme cuistots. Un orage éclate et soudain, l'électricité est coupée, le bâtiment plongé dans le noir et les systèmes de sécurité anéantis...breff, c'est le début d'une longue nuit pour les protagonistes, enfermés dans un bâtiment de béton, rempli de fous en liberté, certains surexcités par l'événement et l'interruption (volontaire?) de leur traitement, qui avec un sadisme appliqué traquent le personnel.
Béton étouffant, réalisme d'un décor basé sur le visionnage de plusieurs documentaires, repérage spatial efficace, Alexandre Courtès nous offre, pour ce premier long métrage, un survival en huit clos psychotique et oppressant!
Bien que le début soit un peu long et sans surprise, et que je regrette beaucoup que nous n'ayons entendu aucun morceau joué par ce fameux groupe de rock...le dénouement offre quelque belles scènes, où couloirs cernés par les cellules et impasses mortelles jouent un rôle prépondérant.
Le cadrage alterne plans larges (alignement derrière une vitre de "protection"), plans en profondeur (sur les couloirs notamment) et plans de détail (les mains!) ce qui nous offre une véritable possibilité d'immersion dans les bâtiments. Et pour une fois, il s'agit d'un survival dans lequel on trouve des protagonistes ayant enfin des réactions à peu près normales!
Personnellement j'adore l'utilisation de la folie dans les films de ce genre parce qu'avec elle on ne sait pas à quoi s'attendre précisémment. L'étrangleur de Boston étrangle, les zombies veulent nos cerveaux, Jack l'éventreur éventre...mais un groupe de psychotiques, que vont ils faire? Cela permet à l'auteur de nous livrer quelques scènes sympathiques comme un épluchage humain en règle à l'économe, un je me mange les doigts (bah oui, se ronger les ongles c'est moins bien!), j'emballe la tête de ma victime dans de l'aluminium etc. Là dessus ok, on a ce qu'il nous faut (rappelons ici que l'auteur du scénario, S. Craig Zahler, a travaillé lui même dans un établissement de ce genre) bien que ce ne soit pas poussé plus que ça...soit je suis trop habituée à ce genre de film, soit il manque une ou deux petites scènes, là dessus, c'est question de goût!
Le gros point noir par contre, si je peux me permettre, c'est le manque, finalement, de vraie bonne grosse surprise! Les scènes violentes s'accumulent à la fin du film, comme si tout à coup la direction réalisait qu'il ne reste que peu de temps pour mettre tout le budget effets spéciaux morbides! Eventuellement la fin serait une semie surprise...mais, ouverte à une multitude d'interprétations possibles, elle ne fait que s'ajouter à la longue liste de films qui cherchent à laisser le spectateur dans un questionnement personnel, voire dans une réflexion sociale ou tout simplement, dans une perplexité générale!
A voir pour se faire une petite frayeur, mais pas plus.
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