Les Ô troubles

Les Ô troubles

Gruesome, un film des frères Crook, 2008

Synopsis

 

        Claire travaille de nuit dans une petite station-service de campagne. Un jour, après son service, son petit ami qui doit venir la chercher se fait remplacer par un homme que Claire ne connait pas. Elle accepte de le suivre et va vivre les pires moments de sa vie, mais soudainement, elle se réveille au comptoir de la station-service…rien ne s’est produit ... Un rêve ? À vous de voir…

 

 

        Le début est assez classique, mais il baigne sur ce film une lumière douce qui tranche un peu avec son contenu. L’histoire est globalement agréable. Il n’y a que très peu de violence et l’on se situe ici dans ce qui ressemblerait plus à un thriller. On retrouve plusieurs topos du genre, les situations ne peuvent être inconnues aux amateurs : une porte s’entrouvre, un bruit alors qu'on est seul…bref, la « routine » ai-je envie de dire ! Mais finalement, si on revient c’est parce qu’on aime ça justement, non ?

Ceci mis à part, ce film a quelques aspects presque naïfs qui créent par moment des situations quasi grotesques, drôles sans le vouloir. (Il y a un moment notamment… je vous laisse découvrir…).

 

        Si on s’attache à l’intrigue, elle est plutôt bien ficelée. Il y a de vrais moments de doute. Des indices parsèment la bande, mais les événements plutôt bien répartis sur la durée du film ne permettent pas de deviner instantanément l’enjeu du problème. Je dirais que le mystère de l’histoire fait le charme de la bande et en même temps, la fragilise. La répétition nous guette, le manque d’action nous effleure. On ne sait plus si nous regardons un film avec ou sans intérêt…Ce long métrage semble par instant n’avoir qu’une seule corde. Autant dire que si vous cherchez une grande profondeur dans ce film, vous serez déçus.

Les scènes de violence quant à elles sont plutôt rares et je dirais standards. Je n’y ai pas du tout été sensible, mais c’est une histoire de goûts j’imagine.

 

        Les personnages ne sont pas spécialement creusés non plus, on les frôle, on les observe, mais de là à dire qu’il y a un effort dans leur présentation, non. Ce n’est finalement que le personnage de Claire qui est un peu plus approfondi (et encore…). Interprétée par Lauren Currie Lewis, elle apporte une fraîcheur incontestable à l’histoire, elle est naturelle, simple et pour une fois nous pouvons dire pour de nombreuses scènes : j’aurais fait la même chose ! (Un indice : les yeux).

L’un des points noirs de ce film est tout de même à chercher chez les protagonistes. Le niveau psychologique de la plupart d’entre eux est désolant! Non mais c’est vrai quoi, les ados prépubères on en a un peu marre… Je ne demande pas non plus des scènes interminables où nous les verrions disserter sur la conjoncture actuelle, mais…quand même ! Ceci dit, c’est par l’un des plus puérils d’entre eux que passe la seule touche humoristique du film.

 

        L’anonymat plane sur ce long métrage. Je veux dire par là que cette jeune fille pourrait être n’importe qui, elle n’a rien d’exceptionnel. La ville aussi est banale, une ville qui pourrait être n’importe quelle ville. J’en déduis qu’il y a ici un petit clin d’œil qui nous informe : cela peut arriver à tout le monde, partout, dans votre quotidien le plus ritualisé…

 

        Un petit quelque chose manque, ce sont les thèmes qui permettent de comprendre le dénouement de l’intrigue…Je ne peux rien dire pour ne pas spoiler mais je pense que vous comprendrez de quoi je parle, il faut un minimum de cohérence.

 

        Pour conclure, je dirais que ce n’est pas désagréable à regarder, il y a indéniablement de quoi s’interroger pendant environ une petite heure, mais ce n’est pas une bande inoubliable non plus…

 



10/03/2013
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