Ghosted 1. Mission fantôme, Scénario de Joshua Williamson, Dessin de Goran Sudzuka & Couleur de Miroslav Mrva, chez Delcourt, 2014 (VO : Ghosted, Image Comics, 2013, USA)
6.5/10
Jackson T. Winters est un des plus grands cerveaux criminels de son époque... sauf qu'arrêté lors de son dernier coup, son talent se perd en prison. Alors, lorsqu'un riche collectionneur, un brin pervers, le fait évader, ce n'est pas pour ses beaux yeux : il doit monter une équipe de chasseurs. Leur mission ? Attraper un fantôme, et compléter ainsi la collection du milliardaire... (4e de couverture)
Hum hum, une maison hantée, mon domaine de prédilection !
Commençons par le visuel, ce qui est primordial, me semble-t-il, lorsqu’il est question de comics… Les vignettes se découpent tantôt sur fond blanc, tantôt sur fond noir, ce qui permet un ressenti proche de celui qui peut-être créé par le changement d’un fond sonore au cinéma. Les couleurs dominantes tournent autour de tons sombres, classiques, avec de nombreuses planches jouant sur des ombres marquées, mettant en relief des expressions sans équivoque. Les personnages principaux ont un rendu plutôt classique aussi, taillés dans le graphite et l’encre noire. Le héros de ce scénario reste Jackson T. Winters qui, vêtu de son costume « à la Sinatra » s’impose comme le bandit qu’il est : sans concession et tranchant dans le vif. Pour cerner le personnage, il me suffit de citer quelques-unes de ses petites phrases telles que « Vous avez monté une fausse émeute pour me libérer afin que j’aille chourer Casper ? ». Ou encore, à propos de son ex « elle rigolait moins quand elle est tombée de la falaise. Pas d’inquiétude…Je plaisante un peu, je ne l’ai pas tuée. J’ai engagé quelqu’un pour ça. »
Les autres personnages restent, à mon goût, assez lambdas pour qui a l’habitude de se plonger dans ce type de lecture. Je ne peux pas dire ici que j’ai trouvé un protagoniste particulièrement magnifique ou imposant…Mais ils n’en demeurent pas moins tous « plaisants », à leur manière…
Le décor quant à lui, a fait chuter ma petite note… Oui, je joue peut-être sur les « clichés », mais pour moi, une maison possédée c’est avant tout un jeu sur le décor, jeu qui ne m’a absolument pas éblouie ici. Bien que certaines planches, lorsque la nuit tombe sur la bâtisse, soient remarquables, je ne suis pas parvenue à me repérer dans les lieux, ce qui a sans doute participé à annihiler toute angoisse ou suspense…Dommage ! En fait ici, la maison n’est pas traitée comme un personnage à part entière, pourtant, elle est la vraie « héroïne » de ce scénario ! Les apparitions qui l’habitent sont très présentes, mais sans véritables nuances elles en deviennent banales. Il y a bien ce fantôme, qui possède l’un des personnages, qui crache des asticots et qui m’a plutôt fait plaisir, mais les autres ne m’ont pas particulièrement interpellée. Ceci dit, cela reste un premier volume et présenter l’équipe était déjà un sacré boulot !
Le scénario par contre, rattrape largement mes petites déceptions visuelles ! Bien que certains rebondissements restent creux, la grande majorité de l’action nous offre un rythme entrainant, où tout s’éclaire pour mieux nous dérouter ! Ici on est loin de la gentille petite histoire de maison hantée, on ne sait pas qui sont les plus redoutables : les vivants ou les morts ? Il n’y a pas de longueurs qui siéraient mal à la troupe de personnages rocambolesques qui évolue entre les pages.
Cette petite troupe d’ailleurs mérite qu’on parle d’elle ! Il y a ici une richesse de personnage plutôt intéressante : magicien voleur, détecteur d’arnaque, voyante... Malheureusement, chacun n’a pas pu s’étendre et dévoiler l’intégralité de son potentiel entre les bulles, sinon ce comics ferait 500 pages !
La clarté de la mise en page nous permet de coller à l’histoire sans revenir en arrière, de pénétrer le rythme sans passer à côté des événements forts. Comme je l’ai déjà dit (je me répète !) certaines planches sont juste…superbes !
Ainsi, ce premier volume d’une série à venir en France reste une très agréable découverte, nouveauté qui n’en est pas vraiment une (Ocean’s eleven vous donne déjà une idée de ce tome…) il y aura forcément un petit quelque chose chez lui pour vous…posséder ?
A découvrir aussi
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- The Goon, Tome 1 : Rien que de la misère, Eric Powell, chez Delcourt, (2005)
- Locke & Key, Tome 3 : La couronne des ombres, Joe Hill et Gabriel Rodriguez, chez Milady, septembre 2013
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