Les Ô troubles

Les Ô troubles

American vampire, Tome 2 – Le Diable du désert, Scott Snyder- Rafael Albuquerque & Mateus Santolouco, chez Vertigo, Juin 2013

 

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        Ah ! Les vampires d’American vampire ! Je les aime toujours autant, même si je trouve qu’ils en perdent un peu dans ce deuxième volume.

Alors, ce tome s’ouvre sur une scène plus qu’entraînante…Silverton, Colorado, 1936 : un homme porte un mystérieux sac, un regard à l’intérieur et c’est l’épouvante…stop…L’histoire reprend : Las Vegas, six mois plus tôt. On comprend que les événements vont nous amener à saisir ce prélude et c’est carrément captivant ! La trame a pour fond la construction du barrage sur le Colorado qui voit s’égrainer des morts plutôt mystérieuses chez les businessmen. La future « Cité du péché » est en train de bâtir sa réputation, jeux d’argent, prostitution, trafics en tout genre… C’est donc le décor de ce deuxième volume qui manie subtilement l’art du rebondissement et de la nouveauté, tout en continuant à suivre l’histoire des États-Unis.

 

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        Rebondissements d’abord, parce qu’on retrouve nos personnages principaux. Ah ! Quel décor aurait-il pu aller aussi bien à Skinner Sweet, notre vampire bandit, que celui d’un bloc du Quartier Rouge de Vegas ? Je l’adore cet horrible type, je le trouve juste génial et le visuel le lui rend bien ! Aucun sentiment, un goût pour l’excès et le divertissement sanglant !

On retrouve aussi Pearl Jones, qui aspire naïvement à la tranquillité avec Henry. Gentilles intentions, mais bien utopiques ma foi, sachant qu’elle est la deuxième de cette nouvelle espèce de vampires hors normes (et géniaux !).

Enfin arrive celle qui devient ma préférée, mon adorée, j’ai nommé : Hattie Hargrove ! Captive, puis fugitive sanguinaire, elle a tout pour plaire ! « Tu veux me vendre du maquillage ? Viens par là que je te dévore la face ! » J’adore cette petite ! Oui, elle est toujours là, bien vivante, et ses intentions envers Pearl sont tout sauf amicales…De même que celles qu’elle entretient désormais envers les vampires du vieux continent.

 

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        Nouveautés ensuite parce qu’on découvre de nouveaux protagonistes (pas des moindres, mais pas tous convaincants…) et qu’à peine a-t-on appris à les connaître, qu’on voit leur vie se retourner dans tous les sens, marionnettes aux mains des buveurs de sang.

Le chef McCogan tout d’abord, qui essaie de maintenir l’ordre dans cette cité naissante et déjà pervertie. Sa jeune épouse est enceinte et leur couple pourrait être touchant, si Skinner n’y mettait pas son grain de sel, à sa façon…Cet agent est impulsif, mais sait où s’arrête son droit. Nostalgique, il se souvient d’un temps où faire régner l’ordre était le souci de tous…Du moins le croyait-il, car son passé révèle une part bien plus sombre et insoupçonnée, qui viendra troubler ses investigations à propos des meurtres sordides qui donnent de drôles de reflets rouges à la ville.

Enfin, deux fédéraux viennent lui prêter main-forte. Désolée, mais en les voyant apparaitre, une idée, directe : Scully ? Mulder ? Vous nous présentez votre famille ? Dommage, ça casse un peu la crédibilité du scénario…Mais ceci dit, la vraie identité de ces deux protagonistes nous offre de belles planches !

 

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        Bon, je m’arrête là, mais en gros, on retrouve aussi des « chasseurs de vampires » prêts à tout pour percer les secrets de la nouvelle espèce née de Skinner. Rien à voir avec la ridicule Buffy ! Ici, on est plus proche de la Conquête de l’Ouest que du quotidien d’une petite soubrette américaine se dandinant devant des vampires de papier mâché (le tout, sans faire couler son mascara !).

Les vampires du vieux continent sont toujours là, ombre sur le livre, menace au dessus de tous, ils sont travaillés avec soin par le génie et les mains d’Albuquerque, de Santolouco et de McCaig. Tiens, puisqu’on en parle, détaillons un peu le visuel.

 

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        Parfois, l’esthétique parait un peu trop travaillée, comme certains jeux d’ombre, les marques sur les personnages, les expressions théâtrales. Mais au fond, on adore ! Le trait est vif, les couleurs adaptées et judicieuses, entrainantes voire, envoutantes ! Même les plus repoussantes créatures ont quelque chose d’enivrant, quelque chose à part dans le visuel vampirique. C’est l’Amérique ensoleillée et poussiéreuse qui transpire de ces planches. C’est l’agressivité, la passion, et le mélange des deux qui suintent. C’est le jazz et le blues qui rythment l’ambiance… Et le rythme justement, rien de figé ici, même si au début ça peut troubler, rapidement, le trait expressif empêche tous les personnages de se figer. Ce n’est pas un album de famille qu’on regarde là, mais une sarabande infernale, ponctuée de sang, de griffes, de sueur et de larmes…Bref. Je m’arrête, allez voir si vous en avez envie ! 

 

        Pour conclure, beaucoup de choses en un seul tome, on est sur un volume assez « sensationnel » mais on s’en fou ! Après tout, à se prendre trop la tête, on rate parfois le meilleur ! 



27/04/2014
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