Mama, un film d’Andres Muschietti (Espagnol-Canadien, dans les salles le 15 mai 2013)
Deux petites filles ont disparu dans les bois le jour de la mort tragique de leurs parents. Quand elles sont sauvées suite à la ténacité de leur oncle, des années plus tard, elles n’ont pas croisé d’êtres humains depuis longtemps et semblent s’être éduquées seules au cœur de la forêt. Elles commencent donc une nouvelle vie et doivent réapprendre un quotidien devenu étranger, mais rapidement elles découvrent que quelqu'un ou quelque chose cherche encore à les border pendant la nuit…
Alors comme ça, ce film a dévalisé Gérardmer ? Voyons, voyons…Mmh… il y a du Guillermo del Toro là-dessous…un Javier Botet…allé, ça suffit, je suis convaincue ! Hop un double saut périlleux et me voilà face à l’écran, carnet en mains (si si, un double saut périlleux !)
Première impression, après premier visionnage : un magnifique conte pour adulte, triste et beau. Une petite Lili (Isabelle Nelisse) magnifique et une créature comme je les aime.
L’ambiance générale est vraiment agréable parce que mouvante. En effet, le premier point que j’aimerais souligner ici c’est le « peu à peu » du film. Contrairement à de nombreuses bandes qui dévoilent à outrance et sans transition tous leurs atouts (au point parfois de nous coller la nausée dès les premières minutes, et de nous lasser au premier quart d’heure !) il y a ici une progression appréciable. Tout commence de manière plutôt lugubre et pourtant si proche de la réalité du siècle. Et puis…un petit quelque chose de différent et nous voilà dans l’histoire. La pesanteur du film est évolutive et supportable, souvent présente dans les détails, elle prête presque à sourire par moment.
Les personnages sont plutôt intéressants (mention spéciale à Annabel parce que si deux enfants arrivent du jour au lendemain dans ma vie…je me casse…je change de nom…je deviens un homme s’il le faut !) bien que certains, tels que le médecin, auraient peut-être mérité d’être un peu plus fouillés. Les deux petites filles sont parfaites et comme je le disais, la petite Lili m’a impressionnée par le réalisme de ses scènes ! Certains enfants ne trouvent pas leur place dans les films d’épouvantes, d’autres au contraire sont parfaits (les petites de Shining, mes deux amours !), la petite Isabelle Nelisse appartient à ce second groupe.
Les scènes d’épouvante, j’entends par là les apparitions de Mama, m’ont vraiment plu. Certes, elles sont classiques, certes il y a une gestuelle que nous avons déjà pu voir ailleurs, mais…moi j’aime ça ! Il y a la contorsion impossible, le mouvement saccadé et puis ces mains…ces mains ! De plus, il est intéressant de relever qu’ici ce personnage fictif n’est pas constitué uniquement d’images de synthèse puisqu’il s’agit en réalité du jeu de l’acteur Javier Botet auquel furent ajoutés des effets spéciaux, je trouve cette technique bien plus impressionnante et...lugubre!
Les papillons (ceux qui ont vu ou verront le film comprendront) sont plutôt envoutants, c’est ce genre de détails qui m’a vraiment fait penser à un conte plutôt qu’à un film d’épouvante complet. Le choix des battements d’ails plutôt que celui de l’hémoglobine... D’ailleurs du sang, il n’y en a pas, ne vous attendez pas à un carnage, il ne viendra pas.
Il y a aussi l’aspect sépia qui, par instant, donne une profondeur à l’histoire. Ces images d’un autre temps qui expliquent, mais ne rassurent pas, mettent en scène des flash-back instructifs ou des visions angoissantes.
L’histoire quant à elle est très simple, mais belle. Mama n’est pas un phénomène cinématographique unique et original. Cette « femme » a de nombreuses sœurs dans le domaine de l’épouvante, mais on se plait toujours à suivre ces contes…Peut-être le scénario (et le film en général) aurait-il pu être enrichi de quelques détails qui l’auraient rendu à mon goût vraiment exceptionnel, un petit plus pour différencier cette Mama de ses consœurs...
Mais pour conclure, ce premier long métrage d’Andres Muschietti, adaptation de son propre court-métrage au sénario co.écrit avec sa soeur, est plutôt une réussite qui ravira les fans du style Guillermo del Toro !
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