Les montagnes hallucinées, Lovecraft illustré par Culbard, chez Akileos (2010)
Septembre 1930. Une expédition composée de scientifiques embarque pour les étendues glacées et désolées de l Antarctique. Là, derrière une chaîne de montagnes en apparence infranchissable, ils mettent à jour les vestiges d’une ancienne cité aux proportions gigantesques.
Par son approche scientifique rigoureuse, Les Montagnes Hallucinées (1936), véritable classique d H.P. Lovecraft qui emprunte à «l âge d or» de l exploration polaire, a ouvert une ère nouvelle de la science-fiction du 20e siècle. (4e de couverture)
Bon, je n’ai pas à le rappeler, je suis une amoureuse de Lovecraft (quoi qu’on en pense !). Alors bien sûr, comme il ne faut pas être hermétique aux adaptations, me voilà découvrant le travail de Ian Culbard qui s’approprie ici Les montagnes hallucinées.
Mon avis très général : je suis passée du froid au chaud en l’espace de ces 130 pages ! Je m’explique ; L’histoire est bien celle de notre défunt auteur, mais à l’ouverture de l’ouvrage, observant le graphisme, me voilà fort refroidie. En effet, le trait est brut, épais, sans finesse. Les couleurs sont univoques, presque violentes. Les expressions sont figées, les ombres discrètes…bref, aucun feeling avec le style de Culbard…Enfin, pour le moment…
En effet, rapidement, les planches se succèdent et arrivent les passages suintants, l’horreur diffuse pour reprendre les expressions chères à notre écrivain. Et finalement, le « visuel Culbard » devient séduisant, adapté. J’ai l’impression de voir une dissection des Anciens débarquer en plein épisode de Tintin ! Le rose des cervelles ressort « façon cartoon », les liquides organiques sont épais et poisseux ! Les vignettes vont à l’essentiel, dans un genre naïf qui finalement, se prête très bien au récit. Me voilà qui change d’avis, le graphisme n’a pas besoin d’être fin (qu’on excuse mon vocabulaire peu professionnel…) et extrêmement nuancé pour être efficace ! Hop, prise au piège, je dévore !
Les nuances de bleu, le jeu que met en place Culbard pour rendre ses images représentatives de l’univers de glace qui entoure nos protagonistes, tout est parfait pour plonger le lecteur dans un voyage effrayant, glacial, macabre et répugnant !
Pour le reste, il est évident ici que l’adaptation en vignettes occulte une part importante du « ton lovecraftien » (oui, je trouve qu’il existe un ton lovecraftien, pourquoi, ça pose un problème ?). En effet, le récit illustré est moins enclin à insuffler l’horreur, il lui est plus commode de la jeter au visage du lecteur. Or, c’est un trait propre à l’écriture de notre auteur que d’insinuer l’angoisse…Soyez donc avertis, cette adaptation est très agréable, mais il me parait peu commode d’y retrouver réellement le texte éponyme.
Bref, pour conclure, j’ai vraiment passé un bon moment avec les illustrations de Culbard ! Même si la séduction s’est faite par paliers, je ne regrette absolument pas cette lecture ! Au point même que je me lance dans ses adaptations de Sherlock Holmes ! Let’s go !
A découvrir aussi
- Reanimator, de Florent Calvez d’après l’œuvre de H.P. Lovecraft, aux éditions Delcourt Mirages.
- L’affaire Charles Dexter Ward (comics version), I.N.J. Culbard, d’après l’œuvre de H.P. Lovecraft, aux éditions Akileos, 01-2012
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