Les Ô troubles

Les Ô troubles

Matheson Richard, La Maison des damnés, Editions J’ai Lu, coll. Fantastique 2007 (Hell house, 1971)

        Passer une semaine dans une maison réputée hantée depuis trente ans : telle est la mission confiée au Dr Barrett et à une équipe de spirites par un milliardaire mourant, qui veut savoir si son âme lui survivra. Mission que le parapsychologue s'empresse d'accepter, espérant bien ainsi triompher des " maléfices " et vérifier ses théories scientifiques sur l'existence d'une vie après la mort. Arrivés sur place, les investigateurs se rendent vite compte que le lieu est à la hauteur de sa réputation : résonnant des crimes et des orgies qu'elle a accueillis par le passé, la maison Belasco semble les attendre. Prête à posséder les audacieux qui oseront pénétrer en son sein... (4e de couverture)

 

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        Quand j’aime un auteur, ça peut clairement influencer la façon dont j’aborde un nouvel ouvrage de lui …Alors, on oublie Je suis une légende, et hop, on aborde La maison des damnés avec objectivité! Justement, j’ai ouïe dire que c’était sa plus mauvaise publication ? Je ne suis pas d’accord du tout, et honnêtement je trouve que ce livre tient ses promesses !

 

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        L’histoire débute calmement, presque avec indolence. Le gravier crisse sous les semelles, un brouillard nauséabond nous enveloppe, et on se plante devant une demeure peu attrayante, mais tellement prometteuse! On sait exactement pourquoi on est là puisque, sans fioriture ni complications, l’auteur implante une mission bien précise comme zone d’interactions entre ce décor et la petite équipe qui l’investit. Il s’agit en effet pour elle de répondre à l’ancestrale question : y a-t-il une vie après la mort ?

Mais qui dit équipe, dit désaccords (oui oui) et ici, les mésententes reposent notamment sur le choix de la méthode à utiliser pour parvenir à la réponse, et à la récompense qui en découle. Ainsi, nous avons un groupe hétéroclite, des idées divergentes, des secrets plein les valises, mais un seul lieu : la suintante Maison des damnés !

 

        On débute donc par un mouvement plutôt classique avec du spiritisme, des réponses scientifiques, des certitudes, des doutes, quelques frissons et beaucoup de suspicions.  L’ambiance sent la poussière, la table ronde et les machines infernales. Personnellement, même si ce genre de scène se retrouve souvent décrit ou filmé, je reste bon public à son égard. Dès le début, j’ai donc adhéré à cette lecture, même si à quelques détails près, ce premier quart du livre déroule quelque chose d’un peu prévisible.

 

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        Mais rapidement, on comprend que l’auteur ne restera pas cantonné à ce tableau, et la première véritable surprise du livre fut pour moi l’histoire de la maison. C’est là que l’histoire marque un tournant, que Matheson s’impose. On réalise que les murs sont imprégnés d’un flot de débauche et de luxure mortel, d’un flux de plaisirs malsains et vénéneux, bref : ici, on adore ! Soudain, on s’éloigne de la simple « maison hantée » pour découvrir la demeure toxique, le piège mortel !

 

        On n’apprend pas forcément à connaitre les personnages avec profondeur, mais ce que l’on découvre d’eux est juste ce qu’on a besoin de savoir. Bien sûr, vous ne découvrirez pas seulement de belles choses, les apparences sont trompeuses et certains sentiments si bien enfouis qu’ils deviennent des spectres insoupçonnables et pourtant voraces ! 

 

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        En respectant les points de vue scientifiques et spirites, l’auteur nous donne par instant l’impression de suivre deux histoires. La solution n’a rien d’évident et ce simple fait est racoleur. C’est à ce stade qu’on dérive vers des eaux bien plus violentes que ne le laissait présager le début du livre, le vice et la perversion imbibent les murs et s’imprègnent sur tout ceux qui les habitent. Là c’est certain, vous ne pouvez pas abandonner votre lecture, il est trop tard, vous voudrez savoir ! Le rythme déjà soutenu s’enrichit d’une violence justement dosée, une violence qui grondait depuis les premières pages et qui se décident à percer les lignes.

 

        À cet instant c’est mon devoir de ne pas en dévoiler plus, c’est à vous de faire la visite ! Tout ce que je peux dire pour conclure, c’est que j’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, ses rebondissements, son suspense, son style… Bref ! Encore un livre que je conserve précieusement dans ma mémoire !

 

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15/07/2015
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