Kanako Inuki, La femme défigurée, Tome 2, aux Éditions Delcourt (Japon, 1997- France 2004)
"La femme à la bouche déchirée n'est plus une légende... La rumeur lui a permis de se matérialiser ! Elle a désormais pris la place de la mère de Sakura. Mais sa véritable nature va être dévoilée... Venez découvrir Ma maman est la femme à la bouche déchirée et une seconde histoire qui va vous horrifier, Fécondation impie." (4e de couverture)
Ouch ! J’en aurai mis du temps avec cette suite ! Du temps pour la trouver : éplucher les sites d’occasion, râler sur les abus, puis se précipiter sur LA vente. Il lui a ensuite fallu le temps d’arriver, puis le temps de trouver le temps justement ! Et quand enfin je la commence… Déception ! J’ingurgite la première histoire, comme un cachet aux principes actifs amers, mal dissimulés par un arôme artificiel écœurant… Et là, il y a eu le temps de se plonger dans la seconde histoire…C’est fait, mais sans grand plaisir…
Le premier récit présente la suite du tome 1. On reprend la légende de la femme à la bouche déchirée, mais ça sent déjà le réchauffé, et accommoder les restes n’est pas le point fort de l’auteur apparemment. Ça va trop loin, ça tue la légende urbaine et le plaisir qu’on a à la découvrir. Au début pourtant, j’y ai cru : Sakura doit rentrer chez elle après l’école pour y retrouver sa « nouvelle maman » qui n’est qu’un monstre informe, l’objet de ses pires angoisses. Cette dernière va jusqu’à lui offrir un cadeau humain particulièrement stressant aux atouts physiques bien définis. Puis il y a ce vieil hôpital, la nuit, les recoins sombres propices aux pires craintes. Mais arrivent alors un dénouement « à outrance », un imbroglio peu crédible, une chute qui sent le rattrapage de justesse. Pourtant, alors qu’on se trouve encore chez Sakura, l’arrivée impromptue de son institutrice et le sort que lui réserve la femme à la bouche déchirée pouvaient encore laisser présager du bon. Il y a indéniablement un jeu sur la déformation qui aurait pu trouver en moi un public favorable…Mais non, je n’y suis pas arrivée….La fin m’a laissée plantée là, comme un gosse à qui on vient d’offrir un cadeau dont le paquet l’autorisait à espérer le jeu tant attendu…et qui se retrouve avec un truc bien différent!
La deuxième histoire se partage entre clichés et petits rebondissements peu convaincants. Il y a cette école de filles, la mystérieuse salle des bocaux, les deux amies qui y pénètrent et brisent le plus inquiétant d’entre eux…s’en suit la « fécondation impie » (titre de ce second récit). Il y a quelques efforts indéniables sur une certaine violence visuelle, un suspense entretenu tant bien que mal à propos du dénouement… Mais flop à nouveau pour moi. Oui, les dernières pages ont quelque chose de plaisant, une série d’explosions infâmes qui donne un sens aux pages tournées précédemment… Mais non, décidément, non ! Pourtant, l’idée de ce mode de procréation « de secours » est plutôt sympa (même si classique), mais est-ce la taille du récit ? Est-ce le graphisme ? Le scénario ? Quelque chose me laisse dépitée et fatiguée d’essayer d’aimer !
Le visuel des deux histoires est fidèle au travail habituel de l’auteur : efficace. Mais là encore, je lui ai trouvé moins d’envergure que d’habitude.
Bref, vous l’aurez compris, soit c’est moi qui ne suis pas d’humeur, soit ce deuxième volume est vraiment très moyen…Je réessaierais peut-être sous un autre alignement astral un jour…qui sait ?
A découvrir aussi
- Le manoir de l’horreur, tomes 1 & 2, d’Ochazukenori, Éditions Delcourt, décembre 2003 & mars 2004
- La dame de la chambre close (VO :Zashiki Onna), de Minetarô Mochizuki, aux éditions Glénat, VF 2004, VO 1993, Japon
- La femme défigurée, tome 1, de Kanako Inuki, aux éditions Delcourt (Japonais, 2004)
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 21 autres membres