Hideout, de Masasumi Kakizaki (et Ryoko Akiyama pour la traduction) aux éditions Ki-oon, 27 octobre 2011
Les ténèbres d’une forêt plongée dans la nuit. Sous une pluie battante, un homme déterminé traque une victime terrifiée. La décision de Seiichi Kirishima est prise : ce soir, il va tuer sa femme.
Pourtant, un an plus tôt, c’était un homme heureux. Écrivain à succès, mari comblé et papa d’un jeune garçon… à l’époque, tout semble lui réussir. Mais ce bonheur sans faille n’est pas éternel. Le jour où son éditeur met fin à leur collaboration, les ténèbres s’immiscent dans la vie du jeune écrivain, vite criblé de dettes. Une terrifiante descente aux enfers commence, au fil des pages de ce qui pourrait bien être son dernier roman…
Oui, je crois que je deviens complètement accroc aux mangas d’épouvante…une véritable passion est en train de naitre entre moi et ces petits volumes d’horreur ! Avec Hideout, je n’ai pas été déçue ! Bien au contraire !
Ce manga a une façon bien à lui de nous tenir en haleine. En effet, il utilise une superposition géniale de questions, de doutes et de situations différentes : suspense flamboyant ! Bien installés dans le récit, on bascule pourtant dans une autre histoire, c’est presque déstabilisant…j’ai trouvé que c’était vraiment le point fort de ce volume. On pense savoir d’où vient l’horreur, on croit connaitre les personnages et on juge à qui se fier. Puis, par un scénario plus que réussi, on se perd, on découvre…l’horreur change de camps, l’épouvante change d’aspect. Les flashbacks sont très correctement utilisés, saupoudrés sur l’histoire, ils sont autant de lucarnes sur une facette sombre des personnages. Et puis, il y a une fois de plus un air de légende… « Cette île est souillée du sang de dizaines de milliers de soldats morts… » … « Il parait que ce sont surtout des vacanciers ! Ils s’aventurent par ici et on ne les revoit jamais… » Bref, vous l’aurez compris, ces montagnes recèlent plus de secrets qu’on ne le croit…
Le tout servi par un visuel plus qu’appréciable. Les « mondes » sont séparés par deux teintes bien différentes : l’un sombre, l’autre plus lumineux. Mais ce que j’ai vraiment aimé, ce sont les expressions des personnages. Les jeux de regards, le mouvement des lèvres…Puis il y a ce couloir, aux lumières artificielles, je ne l’aurais pas imaginé différemment si on ne me l’avait pas donné à voir. Il y a cette fille, qui est bien à plaindre de ne croiser que des dingues et des paumés… Et enfin, certaines doubles pages juste…scotchantes !
Grâce à la richesse du récit, une fois de plus, on ne s’assoupit pas. Il y a de quoi rester rivé aux pages. D’ailleurs, c’est ce que je vous conseille pour bien ressentir les ondulations de la situation.
Sur ce, je n’ose plus rien ajouter, de peur de déraper et de spoiler…Ne me reste plus qu’à vous laisser vous aventurer seuls dans les montagnes…
A découvrir aussi
- Le manoir de l’horreur, tomes 1 & 2, d’Ochazukenori, Éditions Delcourt, décembre 2003 & mars 2004
- La dame de la chambre close (VO :Zashiki Onna), de Minetarô Mochizuki, aux éditions Glénat, VF 2004, VO 1993, Japon
- Le Tunnel, de Junji Ito, aux Éditions Tonkam, Junji Ito collection n°13, Janvier 2013 (Itou Junji Kyoufu Manga Collection)
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