Les Ô troubles

        Mary est brillante, elle étudie la chirurgie tout en se débattant avec ses problèmes d’argent. Mais une nuit sordide va tout faire basculer et la jeune femme décide d’emprunter un tout autre chemin…Sa science sera bien utile ailleurs…

        Je n’attendais rien de ce film, juste un petit moment de détente avant une micro nuit de sommeil bien mérité. Mais, finalement, quelle bonne surprise de découvrir la sublime (que dis je, la sublimissime !) Katharine Isabelle assouvir ses envies de vengeance via l’univers ô combien magnifique de la modification corporelle. Il n’y a ici rien de transcendant et il n’est pas question de longue masturbation cérébrale…juste un peu de latex et quelques scies chirurgicales (tiens, il y a un air d’Audition de Takashi Miike…).

        Commençons par l’histoire en général. Elle est plutôt classique puisqu’elle évoque la déception et la volonté de faire payer ceux qui en sont à l’origine. Ici, c’est une femme qui est au cœur de l’intrigue. Très belle et plutôt brillante dans ses études de chirurgie, elle met ses talents à son propre service. Encore plus cliché me direz vous. Mais pourtant, il y a dans cette intrigue une touche d’originalité qui passe par plusieurs points du film. Tout d’abord, l’ambiance générale. Il règne une brutalité élégante sur cette bande, nous pourrions parler de « violent chic »… Certes, le cachet de Mary lorsqu’elle « opère » y est pour quelque chose…cette blouse rouge, ces gants, ou encore ce léger trench et ces longues jambes sublimées de talons parfaits…Mais il n’y a pas que ça, ici il n’est pas question de boucherie chirurgicale, mais plutôt de petits sévices raffinés (Ceci étant, il est par moment évident que le sang aurait dû gicler et pourtant, la manucure de Mary reste parfaite…no coment…).

        La lumière, plutôt tamisée, auréole la cruauté de douceur. Le milieu de la modification corporelle qui mêle savamment chirurgie et esthétique dérangeant donne un cadre plaisant et beau…Bref, le soin apporté à la plupart des scènes est très appréciable. Mais, revenons un peu sur les modifications corporelles, pourquoi ne pas en mettre plus ? On est d’accord, ce peut être trash, mais cela peut aussi être très beau ! Et pourquoi couper tant de scènes ? Et les deux jumelles j’aurais aimé…stop stop stop sinon je vais tout gâcher.

        Enfin, il est ici indispensable d’évoquer la richesse de certains personnages secondaires…Beatress, interprétée par Tristan Risk est juste absolument superbe. Attachante, belle et repoussante, je l’adore ! Elle fait partie de ces personnages hors-normes qu’on a envie d’avoir auprès de soi, elle est allée au bout de ses envies, de ses rêves et de ses fantasmes esthétiques. Ils ne sont pas violents contrairement à ce que l’on pourrait vous dire, non, ils sont beaux pour un plus petit nombre c’est tout. Finalement, elle a un côté triste et en même temps, on a envie de la serrer contre soi à la manière de cet ourson qui sent l’enfance…oups, je m’égare ! Il y a aussi Ruby (Paula Lindberg), un autre beau monstre…et les deux jumelles (kitch, mais, pas insupportable)…et l’homme à la langue de serpent…et le « garde du corps »…Je m'arrête là mais, ça change des personnages secondaires standards, des classiques insipides.

        Bien sûr, il y a aussi du négatif à lister ici. Par exemple, la simplicité des faits qui paraissent parfois un peu trop « gros » et flagrants. De même, le personnage de Mary n’est pas vraiment creusé, ses réactions sont brutales et manichéennes... L’histoire connait aussi de vrais problèmes de crédibilité que je vous laisse découvrir... Enfin, on pourrait aussi évoquer les clichés des boites à streap un peu glauques.

Mais franchement, sur le coup, rien à foutre !

Ce film ne peut pas plaire à tout le monde bien sûr, mais vraiment en ce qui me concerne j’ai bien aimé. Je vous laisse vous faire votre petite idée !